Architectural Digest

Ce duplex rétro-futuriste et coloré surplombe tout Manhattan
Dans le building le plus fin du monde, l’architecte d’intérieur Anthony Ingrao a créé un intérieur joyeux et arty aux références contemporaines sophistiquées inspirées par le ciel omniprésent.

De chaque côté de la table et des chaises en acrylique coloré Liquid Glacial Colour de Zaha Hadid (David Gill Gallery), une paire de buffets bas Lororo en acier inoxydable incrusté de lapis-lazuli par Erwan Boulloud (Twenty First Gallery). Sur le buffet de droite, un luminaires vintage en verre de Murano d'Artemide en 1968 (Baillon Antiquités Galerie Brasilia). Suspension Light and Shade (Paul Cocksedge). MAXBPHOTO.COM
Prenez le gratte-ciel le plus fin du monde – et l’un des plus hauts des États-Unis –, ajoutez un duplex avec vue imprenable sur Central Park au nord et Manhattan au sud, donnez comme indication de travail la scène d’ouverture du film Alien: Covenant et vous obtenez le brief en forme de rébus qu’ont eu à résoudre l’architecte d’intérieur Anthony Ingrao. L’immeuble est le 111 W. 57th Street, plus connu sous le nom de Steinway Tower et situé sur Billionaires’ Row, cette partie de Midtown où poussent les buildings les plus hauts de Manhattan. L'appartement occupe les 74e et 75e étages. En raison de la finesse de l’immeuble, les étages supérieurs oscillent de plusieurs mètres par grands vents. « On peut voir les suspensions Totem de Studio Glustin se balancer de 7 à 8 cm au-dessus des escaliers », s’amusent les propriétaires. « Mais on n'a pas du tout l'impression de bouger, la structure est sûre, et même impressionnante en la matière », rassure Anthony Ingrao à l’adresse du jeune couple, parent de deux enfants en bas âge, qui travaille dans la tech et n’a pas franchement l'air inquiet.

Le vaste salon associe tonalités beiges et bleues. Les colonnes sont argentées (22walldesigns) et les murs habillés de mica (Phillip Jeffries). Devant un canapé Entwined de Raphael Navot (Friedman Benda), une table basse Membrane en marbre de Mathias Bengtsson (Maria Wettergren Gallery) et Two States of Mind de Wendell Castle (Friedman Benda). Au premier plan, autour d'une table Marronnier de Maria Pergay, les éléments d'un canapé modulaire de Gianni Moscatelli. À gauche, le long du mur, deux grandes consoles, une en métal nickelé l'autre en cristal, les deux de Juan Garrido (Garrido Gallery). Au fond, à gauche, une lampe Vintage Locus Solus de Gae Aulenti de 1963 (Aurélien Serre). Au mur, Stars from the Black Idea, de Cristine Ay Tjoe. Lustre monumental Equinox de Rose Gold Society (Coup D’Etat). MAXBPHOTO.COM
Vivre dans le ciel
C’est donc en partant d’une boîte blanche, au propre comme au figuré, qu’Anthony Ingrao et son équipe, April Watters et Kenan Wei, d’Ingrao Inc, s’attèlent à donner une âme au lieu comprenant outre les pièces de vie, 4 chambres et 4,5 salles de bains. « Nous avons été un peu surpris car la scène d’Alien: Covenant montre juste une pièce blanche futuriste installée dans un paysage sauvage et immaculé, nantie d’un piano et son tabouret, un trône, une table d’appoint et un service à thé, la statue de David et une œuvre d’art encadrée dorée. Comment procéder à partir de là ? confie l’architecte d’intérieur. Comment transposer cette idée dans le contexte d’un immeuble de grande hauteur à Manhattan ? » Ce défi consistant à partir d’une enveloppe neutre et parois extérieures en verre générique pour la transformer en intérieur luxueux, Anthony Ingrao le gère en agençant des faux plafonds à corniches qui réduisent la très grande hauteur des pièces. Afin de rendre les espaces continus et fluides, les tonalités des revêtement de sols et de murs sont se déclinent dans des tonalités de blanc cassé et de beiges. Tout se joue dans les nuances de finitions, matiérées ou lisses. De même, afin de réduire visuellement la taille des colonnes de structure du salon, celles-ci voient leurs angles arrondis et une peinture argentée créée sur mesure les habiller, offrant les reflets changeant de la lumière sur leur éclat métallique.

Derrière deux fauteuils Pelican Chair de Finn Juhl et une table d'appoint Ever After de Wendell Castle (Friedman Benda), une table Marronnier de Maria Pergay entourée des des éléments d'un canapé modulaire de Gianni Moscatelli. Colonnes argentées (22walldesigns). MAXBPHOTO.COM
Un contemporain d’hier et de demainLes vues spectaculaires servent de toile de fond en constante évolution, modifiant l'atmosphère au fil de la journée. Car le ciel et la lumière sont l’inspiration principale d’Anthony Ingrao, qui étudie la façon dont la lumière se reflète sur les meubles et les finitions ou brille à travers eux. La salle à manger en particulier, brille d'une lumière orange et rose le soir, les rayons scintillant à travers les meubles en acrylique créant un kaléidoscope de couleurs au coucher du soleil. Dans la cuisine, face aux baies vitrées toute hauteur, une tablette en Cristallo et des tabourets de bar d’Ingrid Donat offrent une vue époustouflante le temps d’un café, ou d'un repas rapide. Anthony Ingrao sélectionne les pièces les plus uniques pour traduire la nature fluide et aérienne du projet. La table Event Horizon de Mark Newson, fabriquée en aluminium filé, repérée dans la vitrine de Sotheby's lors d'un voyage à Paris, trouve son emplacement parfait dans un angle du salon. Lors d’une virée shopping à Paris et à Milan, il tombe également sur une petite collection de meubles et de luminaires rétro-futuristes des années 1970 et 1980. Ils répondent à des consoles, une table et des chaises de Zaha Hadid ou les fameuses suspensions Totem du vaste hall d'entrée. Comme le conclut l’architecte d’intérieur : « Ce duplex est une expérience cosmopolite ultime qui a son centre à New York et s’illustre à travers les meilleures pièces et œuvres d'art d'Europe et d'Asie. »

Devant la vue plongeante sur l'Hudson, deux fauteuils Karaté de Michel Cadestin de 1970 dialoguent avec une table d'appoint Cascata (Barberini & Gunnell). MAXBPHOTO.COM

Dans la salle à manger, sur un buffet Lororo réalisé sur mesure en acier inoxydable incrusté de lapis-lazuli par Erwan Boulloud (Twenty First Gallery), un luminaires vintage en verre de Murano d'Artemide en 1968 (Baillon Antiquités Galerie Brasilia). Au mur, une peintures à l'huile sur toile uniques de Devon Dejardin (Albertz Benda) MAXBPHOTO.COM

La salle à manger brille d'une lumière qui scintille à travers la table et les chaises en acrylique Liquid Glacial Colour de Zaha Hadid (David Gill Gallery) créant un kaléidoscope de couleurs aériennes. MAXBPHOTO.COM

La salle à manger brille d'une lumière qui scintille à travers la table et les chaises en acrylique Liquid Glacial Colour de Zaha Hadid (David Gill Gallery) créant un kaléidoscope de couleurs aériennes. MAXBPHOTO.COM

Dans la cuisine, face aux baies vitrées toute hauteur, une tablette en Cristallo et des tabourets de bar d’Ingrid Donat offrent une vue époustouflante le temps d’un café, ou d'un repas rapide. MAXBPHOTO.COM

Sous l'escalier du hall d'entrée qui mène aux pièces de nuit, une sculpture en verre de Monique Rozanes (Galerie Martel Greiner). Trio de suspensions Totems en verre de Murano (Studio Glustin). Tapis d'escalier en soie ombré personnalisé (STARK Carpet). MAXBPHOTO.COM

Dans le coin salon de la chambre principale, un daybed réalisé sur mesure (JT Designs) prend place devant l'angle vitré de la pièce. Devant, une table basse Dem Bones de Wendell Castle (Friedman Benda) et une paire de fauteuils Culbuto de Marc Held (Galerie Yves Gastou). Au mur, au-dessus d'une table d'appoint Bloc Bout de Canapé d'Eric Schmitt (Ralph Pucci International), l'œuvre Olive Oyl de Jeff Koons. MAXBPHOTO.COM

La partie nuit de la chambre principale est occupée par le spectaculaire lit Docked En Rio en acier inoxydable avec revêtement en velours de coton de Mark Grattan. Aux murs, en face, Schwarm 12 de Wolfgang Tillmans, à droite, Histoire sur la mer de Zao Wou Ki. MAXBPHOTO.COM

Les pièces de mobilier des années 1960-1970 et 1980 qui parsèment le duplex ont été chinées à Paris et à Milan. Ici un fauteuil Karaté de Michel Cadestin et, en table basse, un Tabouret Capsule d'Hervé Van der Straeten. Lampadaire Mister M Red and Yellow Disc de Currey & Company. MAXBPHOTO.COM

Une chambre d'invités dans les tonalités gris, argent et blanc cassé. Au plafond, une suspension space age d'Aldo Nason pour Mazzega, vers 1970. MAXBPHOTO.COM

On ne s'étonne pas de trouver parmi les pièces de mobilier choisies avec soin, une bibliothèque Carlton d'Ettore Sottsass (Memphis Milano). MAXBPHOTO.COM